Le Mat ou la liberté à la folie
Il fascine, il effraie, il dérange. Le Mat est le vagabond céleste qui part sans se retourner et fait un pied de nez à la bien-pensance.
Il arbore les grelots du fou, les rayures du réprouvé (au passage, lisez donc l’Étoffe du Diable, une histoire des rayures… de Michel Pastoureau, un fascinant petit livre sur un sujet méconnu).
Un chien lui déchire son pantalon et il n’en a cure. Il trace sa route.
Dans le Tarot de l’intrigant Oswald Wirth, le personnage appelé le Fou est superbement indifférent à la morsure d’un lynx blanc. Mais que fait dans cette carte le crocodile caché derrière l’obélisque renversé ? On peut y voir le danger que court celui qui agit sans discernement et n’est mû que par l’instinct de fuite.
Le Mat ne fait pas de concessions, n’a pas d’objectif, il n’aspire qu’à la liberté. Quand il est en conscience, c’est un grand sage (et plus festif que le Pape) sinon c’est le règne de l’irresponsabilité, voire de la folie.
Car que devient-on quand on n’a plus de repères ?
Tirer le Mat signale la nécessité de se libérer d’une situation, d’une contrainte, d’une peur, d’une habitude – ou de tout cela à la fois.
C’est pourquoi cette lame est précieuse pour ceux qui s’interrogent sur un blocage particulier ou se demandent ce qui les retient d’être vraiment eux-mêmes. Tirer une carte supplémentaire, que l’on placera avant le Mat, permet de savoir de quelle croyance il faut se libérer.
Avec l’Hermite, il faut cesser de penser que tout s’acquiert par l’effort, alors qu’avec l’Étoile c’est l’inverse !
Avec la Roue de Fortune, ne croyez plus que vous vous en sortirez en multipliant les expériences, avec l’Amoureux ne pensez pas que vous devez tout faire pour être aimé et avec la Justice, qu’il faut rester inflexible sur ses principes…
Et vous, que vous propose le Mat ? De quelle croyance devez-vous vous libérer ?
Besoin d’un conseil ? Le Tarot de Marseille vous répond.
En savoir plus sur un autre excitant briseur de tabous…
L’occasion de se demander ce qui se cache derrière les voiles de la Papesse.
Et si c’est la papesse ?
Merci pour votre réponse !
🙂
Bonjour Nine, avec la Papesse, c’est croire qu’il faut garder les choses pour soi, penser qu’il n’est pas encore temps de s’ouvrir aux autres ou d’aller de l’avant – alors qu’en réalité nous sommes prêts…
Et si c’est le monde et l’Arcane sans nom ?
Merci pour votre réponse !
Bonjour Victor,
avec l’Arcane sans Nom, ne pas penser qu’un rupture radicale règlera une situation.
Avec le Monde, il est inutile de croire qu’il faut se tourner à tout prix vers l’extérieur et rechercher l’approbation des autres… par exemple.
Mais vous pouvez également avoir votre propre interprétation !
A bientôt
Très belle carte, n’est-il pas ? Mais l’avez-vous observé avec attention ?
Ce que certain prennent pour un chien est en fait un « Lynx » qui mord le « Fou » (le « Profane » : celui qui ne pense pas, agit avec trop de légèreté..), affublé d’un défroque bariolée, il porte une besace remplie d’erreurs et de préjugés. Il marche au hasard, sans discernements et sollicité par ses seules passions. Le « Lynx » qui le mord figure le châtiment de ses vices…
Si vous prêtez attention au coin bas à droite, vous percevrez une gueule verte grande ouverte.. c’est celle du « Crocodile » qui le guette pour l’engloutir (là encore.. autre avertissement plein d’enseignements).
Est.. Libéré.. L..’ Itinérant.. Profane.. Maladroit.. Ayant.. Transcendé.. Ses.. Erreurs…
(« à l’envers comme à l’endroit, cette empreinte qui atteste le droit »)